Dès qu’il est question de construire une politique du bien-être en entreprise, les dirigeants grincent des dents. Il faut dire que l'épanouissement professionnel est très revendiqué par les salariés (notamment depuis la crise sanitaire, comme vous le savez très certainement). Dans une société moderne où les maladies professionnelles se multiplient, les qvt (qualités de vie au travail) des salariés ne sont plus à prendre à la légère.
Améliorer les conditions de travail n’est pas qu’une question liée au contrat de travail des salariés. C’est un enjeu de création d’un climat social engageant, où les risques d'accident du travail sont minimes et la souffrance au travail (pénibilité, manque de satisfaction au travail, compétitivité, motivation des salariés, mal-être au travail, difficulté à concilier sa vie de famille et pro, etc.) est prise en compte. Nous vous disons tout sur le bien-être au travail dans cet article.
Définition du bien-être au travail
Selon l’INRS* (Institut National de Santé et de Sécurité), le bien-être au travail regroupe différentes notions autour du management, des ressources humaines…. Et de l’humain, bien entendu. La définition du bien-être au travail ne peut donc pas tenir sur une seule ligne 😉 Le bien-être en entreprise regroupe différents concepts :
- Assurer un travail agréable grâce à différents leviers de management responsables du bonheur au travail. Le management mis en place doit amener à une qualité de vie au travail irréprochable, pour amener naturellement de l'efficacité et de la performance sur le lieu de travail. Il faut proposer des solutions concrètes pour diminuer le stress au travail.
- Puisque le bien-être au travail est au cœur du management, vous développez une motivation naturelle chez les collaborateurs et un engagement envers l’entreprise. Deux leviers fondamentaux pour assurer un épanouissement professionnel et personnel au quotidien. L'ambiance de travail dans les espaces de travail (en open space comme en bureau privé), est naturellement améliorée. En effet, les salariés ressentent que vous agissez pour eux.
- Enfin, l’INRS insiste sur le fait que le bien-être au travail doit également prévenir des risques psychosociaux (RPS). Ces risques sont multiples : charge de travail énorme, qualité de son travail non reconnue ou dénigrée, épuisement professionnel, violence, stress, manque de cohésion, etc. Pouvant mener au burn out du collaborateur et/ou au harcèlement. Dans les cas les plus graves, si ces risques sont généralisés, le premier symptôme visible est le turn over chronique de l’entreprise. Heureusement, il est possible de prévenir ces RPS grâce à des habitudes simples à adopter.
La définition du bien-être au travail prend très au sérieux la santé au travail des salariés. Ce type de management souhaite prévenir les risques psychosociaux des salariés, en plus d'améliorer leur qualité de vie au travail.
Notre conseil ? La formation pour créer une culture d’entreprise peut s’avérer nécessaire pour booster la marque employeur. Car s’il est facile de conceptualiser ce qu’est le bien-être au travail, il est souvent plus difficile d’amener à des mesures concrètes…
Ce qui nous amène à une tendance trop commune dans notre société : le faux bien-être en entreprise.
Le faux bien-être au travail … Ou ne pas prendre en compte le capital humain dans la balance
En 2022, le constat est sans appel. Les dirigeants confondent le “confort au travail “ et le “bien-être au travail”.
Vous avez sans nul doute vu des entreprises revendiquer, via leur offre de recrutement en ligne, la pause baby foot ou les parties endiablées des équipes sur la Switch. Ou que vous avez le droit d’amener votre plante verte au bureau. Or, ce n’est pas votre cactus ou une pause jeu vidéo qui va vous permettre de vous sentir bien au travail. Ce confort matériel ne place pas l’humain au cœur du projet. Le bien-être au travail est ainsi négligé.
En effet, les entreprises profitent de ce stratagème pour ne pas donner de réelles conditions de travail qualitatives au salarié. Comment le salarié peut-il se plaindre de ses conditions de travail, alors que le dirigeant a généreusement dépensé 300€ dans une console ? Il suffit que l’employé soit chargé de la création des événements (en tant que Chief Happiness Officer, ou Happiness Manager) pour qu’il ne puisse plus se plaindre de ses conditions de travail lors de son entretien annuel.
Comme le décrit si bien la journaliste Laure Zehnacker, il existe un “faux bonheur” au travail. La création d'événements festifs comme les afterworks sont en réalité une obligation sociale, plus qu’une réelle invitation à s’amuser. La création de team building, au tout départ festif, devient avant tout une pratique sociale obligatoire pour l’afficher sur LinkedIn. Un paraître au détriment d’un management réellement impactant sur le bien-être en entreprise. Les salariés sont en conséquence stressés par cette pression sociale, car pour s’intégrer, il faut obligatoirement participer.
Notre conseil pour plus de bien-être au travail ? Si vos employés ne souhaitent pas de teambuilding : écoutez-les ! Diffusez des questionnaires quant à leurs envies si vous souhaitez en organiser un. Faites une liste des différentes possibilités pour vos prochaines sorties. N’obligez personne à participer et ne faites pas de réflexion aux réfractaires et absentéistes de ces événements.
Le plus important n’est pas que 100% de vos salariés soient présents. Il faut avant tout amener des conditions de travail concrètes et impactantes pour la bonne santé des salariés.
Quels sont les leviers à développer pour le bien-être au travail ?
L'amélioration des conditions de travail doit passer par un dialogue social, entre les managers et leurs équipes. La prévention des risques psychosociaux doit améliorer le travail et la sécurité au travail. Deux éléments indispensables à prendre en compte, afin d’amener à un travail de meilleure qualité des salariés.
- La détection des risques psycho sociaux
Votre première démarche pour améliorer les conditions de vie et le bien-être au travail est de demander l’avis des travailleurs. Cette démarche de prévention est souvent bien accueillie par les salariés.
Pour avoir des retours honnêtes, proposez un questionnaire anonyme. Vous pourriez être surpris de certains résultats. N’oubliez pas que même si vous “donnez le bâton pour vous faire battre”, l’optique est de motiver et de fédérer les talents d’entreprise. Via ce questionnaire, évitez les questions personnelles. Posez des questions sur la santé physique et la santé mentale des salariés et comparez les résultats, afin de trouver des solutions concrètes.
Cette méthode est dite de prévention primaire. Vous connaissez les facteurs de stress et vous pouvez établir un baromètre du bonheur ou du mal-être dans votre entreprise. L'évaluation des risques est plus facile car vous avez tous les éléments en main pour lancer un renouveau de votre management au travail.
Il existe également la prévention avancée (ou prévention corrective). Si le dialogue est rompu avec le salarié et que la qualité du travail réalisé n’est pas à la hauteur des attentes… La hiérarchie est alors prévenue afin de trouver des conditions pour améliorer la qualité de vie du salarié. L'employeur peut offrir des conditions de travail plus souples (télétravail), ou proposer la visite d’un psychologue pris à sa charge…
Les compromis sont essentiels. La prévention des risques professionnels n’est pas négociable pour une qualité de vie globale améliorée.
2. Promouvoir une bonne qualité de vie en télétravail
L'organisation du travail est clé : négociation des jours de télétravail, des heures de travail, etc. Afin de ne pas confondre sa vie professionnelle et sa vie personnelle.
Pour amener des mesures concrètes, les dirigeants peuvent s’enquérir de l'environnement de travail du salarié chez lui. A-t-il à sa disposition la place nécessaire pour travailler ? Tous les éléments bureautiques à sa disposition ? Est-ce que les heures de travail sont satisfaisantes ? Est-ce que la communication n’est pas rompue avec le télétravail ? En plus du confort matériel, quel est son ressenti quant à ses échanges avec ses collègues, supérieurs ? Etc.
3. Assurer de bonnes conditions de travail dans les locaux
Travailler dans de bonnes conditions de travail est essentiel pour relier performance et bien-être au travail. Sur place, quels sont les éléments concrets mis en place par la gestion des ressources humaines (DRH), pour garantir une bonne ambiance de travail ?
Les RH ont en effet la lourde responsabilité d’être à l’écoute des salariés et de travailler à l’amélioration de leur bien-être au travail au quotidien. Ils peuvent par exemple mesurer le taux d'absentéisme, analyser les différents risques professionnels des employés… Ou demander directement aux salariés comment améliorer les conditions sociales et professionnelles.
De nombreuses entreprises se sont d’ailleurs spécialisées dans la question, en proposant des audits du bien-être au travail de vos salariés. Le ressenti des salariés est analysé, ainsi que la qualité de leur travail. L’audit rend compte des points à cibler afin d'améliorer leur productivité, les leviers à mettre en place pour la gestion du stress, la prévention de l'absentéisme au travail, etc.
Comment associer bien-être et efficacité en entreprise ?
L’INRS prévient les entreprises sur les risques de maladies professionnelles, où bien-être et performance ne peuvent coexister. Il appartient aux entreprises d’agir avant que la performance de l'entreprise ne soit touchée de plein fouet. L’INRS demande aux entreprises d’agir en trois étapes :
- Identifier les RPS,
- Analyser et mesurer le travail,
- Promouvoir le travail avec de bonnes pratiques managériales.
Prévenir les risques psychosociaux doit assurer l'amélioration des conditions de travail au quotidien.
Bon à savoir : en France, les partenaires sociaux (un mix entre des syndicats salariés et des syndicats employeurs) ont pris en considération la gestion des risques en entreprise. Dans l’optique de meilleures conditions de travail, la création d’un accord national interprofessionnel (ANI) a vu le jour. Ce document unique recense des informations précieuses pour améliorer votre qualité de vie au travail. Il établit les droits et les garanties sociales des salariés et des employeurs. L’ANI doit être mis en place dans les entreprises de plus de 50 salariés.
Quels sont les avantages du bien-être en entreprise ?
Avoir des employés heureux au travail, c’est avant tout des entreprises qui mettent en place :
- Plus d’investissement professionnel sur le long terme. Les talents d'entreprise sont heureux d’être dans votre entreprise, plutôt qu’une autre. Vous recrutez moins et faites monter en compétences vos éléments les plus prometteurs.
- Une structure organisationnelle cadrée. Vos employés sont dans un environnement de travail sain, dans lequel ils peuvent évoluer en toute sécurité.
- Plus de dialogue et de confiance entre les employés et la hiérarchie. En cas de difficulté, les relations sociales développées permettent de discuter de mesures concrètes : conditions matérielles du travail, conditions organisationnelles, confort des salariés, plan d'actions pour booster la vie des travailleurs, etc.
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