Softs skills, hard skills, mad skills... Tant de compétences à étudier pour les DRH d'entreprise ! Que ce soit dans le cadre d'un recrutement ou pour engager la formation professionnelle d'un collaborateur, l'analyse des données autour des compétences professionnelles demande un vrai investissement de la part de l'employeur. Mais ont-elles toutes leur place ?
Depuis quelques années, les soft et hard skills ont frayé leur chemin dans le processus d'évaluation des salariés et des candidats à l'embauche. Si bien que le World Economic Forum en fait même des études annuelles. Mais d'après vous, 68% pour être plus précis selon une étude menée par Indeed en 2019, la section hobbies sur le CV est aussi très importante pour attirer l'attention du recruteur. Elle définit en partie ce qu’on appelle les « mad skills ». Et ces dernières sont en train de prendre une place de plus en plus importante.
Traduction et définition des softs, hard et mad skills
Tous ces anglicismes nous font un peu tourner la tête... Tout le monde ne travaille pas en start-up ! Revoyons donc la définition de tous ces termes avant de pouvoir les différencier.
Les soft skills, une première analyse des profils
La traduction littérale signifie : les compétences douces. Elles traduisent les capacités et aptitudes principales d’un collaborateur comme par exemple : sa capacité de concentration, son habileté à travailler en équipe, son sens de la négociation etc. Dans la liste des plus attendues pour 2022, on retrouve :
- L'analyse et l'esprit critique
- L'apprentissage
- La créativité
- La résolution de problèmes
- Le leadership
- L’intelligence émotionnelle
Mais vous les connaissez sûrement déjà ! Et elles varient forcément en fonction de votre secteur d’activité. Ce que l’on retient ici est surtout le caractère et le type de ces compétences clés.
Les hard skills, les compétences techniques recherchées
Les hard skills font référence à des compétences techniques, aussi appelées compétences métiers. Même si, comme les soft skills, elles se travaillent au quotidien, elles ne sont en revanche pas liées à la personnalité ou au caractère d'un collaborateur dans le cadre professionnel. Il s'agit plutôt d'une maîtrise liée à :
- un outil
- un logiciel
- un langage informatique
- un procédé
Leur application se résument donc à un contexte assez limité, qui peut même varier d'une entreprise à une autre.
Les mad skills, à la recherche d’un peu de folie
Les compétences folles. Elles présentent un profil du collaborateur plus particulier, plus atypique et font ressortir un réel trait de personnalité propre à chacun.
Que la personne ait écrit un livre, qu’elle soit championne dans un sport, qu’elle ait réalisé une reconversion professionnelle originale : peu importe. Toute nouvelle compétence est bonne à mettre en avant et à analyser pour les entreprises qui ont besoin de s’adapter, d’innover et de se démarquer de la concurrence.
Les soft skills, limitées pour l'évaluation des profils
Les habiletés relationnelles en entretien
Les soft skills ont connu un succès fulgurant dans les entretiens d'embauche pour juger des qualités du candidat. Elles permettent en effet d'évaluer aussi bien ses compétences professionnelles que ses compétences relationnelles.
La recherche d'emploi a été transformée par cette tendance : les offres d'emploi décrivant les compétences techniques spécifiques ont laissé place à plus de liberté aux candidats. L'attention du recruteur peut être interpelée facilement en évoquant les soft skills les plus recherchées dans l'entreprise lors de l'entretien d'embauche.
Si le manque de compétences techniques était avant un argument de refus, les recruteurs peuvent aujourd'hui faire preuve d'adaptabilité dans leur décision. Ils laissent en effet plus facilement la chance au candidat d'exprimer ses qualités en complément des compétences pour le poste. Et c'est grâce aux soft skills qui peuvent se travailler et se développer.
Des compétences transversales qui se travaillent
Même si les compétences requises sont valorisées et présentées comme un package, elles sont adaptables et optimisables au fil du temps.
L’entreprise Vyv3, par exemple, a dédié une partie de son catalogue de formation au développement personnel de ses collaborateurs ! On y retrouve notamment des contenus sur la collaboration, l’intelligence émotionnelle et l’efficacité personnelle. Une liste des compétences douces assez globales et qui deviennent une norme dans les entreprises d’aujourd’hui.
Pourvoir un job relève maintenant presque plus de la capacité du candidat à acquérir les compétences requises qu'à celle de déjà posséder des compétences techniques.
Alors pourquoi un tel engouement maintenant pour les mad skills ?
Les mad skills, des compétences humaines de diversité
Ces compétences comportementales semblent en total décalage avec les savoirs faire nécessaires à un poste.
L'origine de ces compétences de demain
Cet engouement pour les qualités humaines nous arrive tout droit de la Silicon Valley. Ce lieu qui aime à ne rien faire comme les autres et qui a souvent été le précurseur de méthodologies managériales et technologies atypiques destinées à améliorer le bien-être au travail.
Là-bas, le développement des compétences est une des compétences les plus importantes. Un candidat doté de qualités relationnelles mettant ses compétences en avant dans son entretien d'embauche aura toutes ses chances pour acquérir et développer des connaissances techniques après son obtention de poste. En France, nous sommes encore loin d'avoir l'ouverture d'esprit nécessaire au développement de ce type de compétences.
Néanmoins, les managers s'inspirent de plus en plus de cette empathie pour déterminer comment développer et motiver leurs équipes. Avec des candidats de plus en plus agiles, les chefs de projet n'ont aucun mal à accroître le travail d'équipe. Ces méthodes sont un vrai atout de marque employeur au niveau du social media.
Développer un savoir-faire grâce au mad skills
À la différence des qualités humaines et relationnelles, les mad skills font ressortir la personnalité même d’un collaborateur :
- Si il a voyagé pendant un an autour du monde en voilier, il démontre sa capacité à faire preuve d'adaptation, à faire face à des situations stressantes mais également sa gestion du temps et son savoir-faire relationnel, en somme beaucoup de qualités appréciées par les entreprises.
- Si il a fait du sport en compétition ou en loisir, on suppose son caractère gagnant, son esprit d'équipe. On peut même imaginer son leadership s'il était capitaine, et il pourrait mettre ces compétences au service du management en entreprise.
- Si elle a monté une entreprise ou un concept novateur, cette personne aura moins d'appréhension face à une résolution de problèmes complexes ou à la gestion de projet. Elle saura également faire preuve d'esprit critique.
Ces différents types de compétences sont révélatrices du profil des collaborateurs. Il est ainsi plus simple de lister leurs compétences pour identifier leurs besoins en formation par exemple pour de l'upskilling ou du reskilling interne.
Ainsi, les mad skills sont des savoir-être atypiques, voire novateurs. Elles permettent d’apporter un peu d’originalité ou de singularité dans vos équipes. L’enjeu des entreprises est de se renouveler et de s’adapter constamment. Se baser sur les mad skills pour faire avancer l’entreprise, et plus seulement sur les soft skills de ses collaborateurs, pourrait bien permettre de faire bouger les lignes.